Économie politique de la foresterie communautaire en Afrique centrale : les populations locales sont-elles les principaux bénéficiaires ?

Le consortium SAILD-CIFOR-IRAF-APEM a obtenu un financement du projet RESSAC sur les fonds de l’Union européenne pour engager une analyse rétrospective de la foresterie communautaire en Afrique centrale, et plus précisément au Cameroun, au Gabon et en RDC. L’objectif général de cette recherche est de dresser le bilan des impacts de vingt ans de foresterie communautaire en Afrique centrale et d’analyser les mécanismes et processus qui ont empêché les populations rurales d’être les principaux bénéficiaires de cette démarche.

L’objectif général de ce projet de recherche se décline en trois objectifs spécifiques :

1. Quantifier le niveau de soutien fourni aux concessions forestières des communautés locales (CFCL) et décrire les modalités pratiques d’appui apporté aux communautés depuis dix ans.
2. Évaluer les impacts directs et indirects de la foresterie communautaire aux échelles villageoises.
3. Comprendre et analyser l’ampleur des obstacles empêchant une mise en œuvre efficiente de la foresterie communautaire en RDC.

Cette étude porte sur l’évaluation du processus et des impacts directs de la foresterie communautaire à partir de 15 études de cas en RDC. Il s’agit donc principalement d’un travail d’enquête de terrain dans les CFCL sélectionnées. Ces enquêtes sont organisées en deux étapes : Évaluation ex post des impacts directs et indirects dans les villages disposant de CFCL, en s’appuyant sur le cadre du Sustainable Livelihoods Framework (comprenant les capitaux social, humain, naturel global, naturel local, physique et financier) avec quatre méthodes d’enquête :

1. 1. Des discussions en focus groups avec les gestionnaires de la CFCL pour introduire l’étude, préciser le contexte socio-démographique et historique, rappeler les étapes suivies dans la création puis la gestion de la CFCL, identifier les structures mises en place, la place accordée au genre dans ce dispositif, et obtenir les principales caractéristiques de la foresterie communautaire pratiquée.
   2. Une évaluation par observation de l’état du capital physique dans le village.
   3. Des enquêtes individuelles avec des ménages choisis de manière aléatoire (avec un échantillon d’au moins 20% du nombre total de ménages) pour estimer leurs niveaux de vie et analyser les interactions possibles avec l’initiative de forêt communautaire.
   4. Estimation de l’évolution du couvert forestier de la CFCL en comparant l’étendue du couvert forestier de la CFCL avant son démarrage et son étendue actuelle, par l’analyse de photos satellites.

Interview des opérateurs d’appui des 15 CFCL sélectionnées dans chaque pays. Une grille d’entretien semi-directif sera élaborée, testée, puis administrée auprès des opérateurs ayant appuyé ou suivi les CFCL sélectionnées. Ce questionnaire portera sur les financements directs et indirects reçus, les activités conduites, l’évaluation de leur efficacité à court, moyen et long terme.