Blaise Mudodosi, coordinateur de l’ONG Actions pour la promotion et la protection des peuples et espèces Menacés (APEM), a l’issu d’une grande activité tenue à kisangani ce 25 juin 2024 a accordé une entrevue à KilaloPress, détaillant l’importance capitale de l’inauguration d’une antenne à Kisangani, province de la Tshopo.
Cette activités d’ouverture officiel du bureau de APEM dans la province de la Tshopo, marque une nouvelle ère pour l’organisation dans sa lutte pour la préservation des forêts et la défense des droits humains dans la région.
L’ouverture de cette antenne est une réponse directe aux défis contemporains auxquels fait face la province, principalement en matière de l’exploitation non respectueuse de l’environnement, droits des entités et des communautés locales et peuples autochtones pygmées.
APEM travaille depuis 2018 dans la province de la Tshopo sur la conservation, l’éducation environnementale et le plaidoyer pour les droits humains liés à la conservation. Cependant, ce qui distingue cette nouvelle phase d’intervention est l’engagement renforcé dans les questions minières et les droits des communautés locales et peuples autochtones pygmées. À travers un projet financé par FPP (Forest People Programme), APEM compte renforcer ses activités dans les territoires minières de Bafwasende et de Banalia.
« Nous observons une présence croissante d’exploitations minières artisanales, souvent menées par des entreprises asiatiques, qui opèrent sans respecter l’environnement ni les droits locaux », explique Mudodosi. « Cela entraîne une pollution significative des rivières par l’utilisation de produits chimiques nocifs, impactant directement la vie des communautés locales et exacerbant les tensions autour des opérations».
Pour contrer ces défis, APEM entend solidifier ses alliances avec les acteurs locaux et provinciaux de la société civile locale et provinciale, qui partagent des préoccupations similaires depuis plusieurs années. L’ouverture du bureau à Kisangani est perçue comme une opportunité stratégique pour intensifier ces collaborations et mobiliser un soutien accru pour leurs initiatives.
Maître Blaise Mudodosi insiste sur le fait que « tout changement positif nécessite une coalition robuste et unifiée autour d’une vision de développement local basé sur les ressources propres. Le projet est ouvert aux discussions sur les défis communs auxquels nous faisons face. Ensemble, nous pouvons renforcer la gouvernance environnementale et minière, et travailler à garantir le respect des lois et des droits des communautés ».
L’initiative d’APEM à Kisangani représente donc bien plus qu’une simple expansion organisationnelle ; elle incarne un engagement profond envers un avenir durable pour les ressources naturelles et les populations locales. À mesure que l’organisation renforce ses efforts, elle espère inspirer d’autres acteurs à se joindre à cette cause cruciale pour la préservation de notre environnement commun.
L’installation d’APEM à Kisangani marque un jalon significatif dans la lutte pour la justice environnementale en République Démocratique du Congo. Avec une approche proactive et une collaboration renforcée, l’organisation se positionne comme un catalyseur essentiel pour un changement positif et durable dans cette province de la Tshopo.
Par Franck zongwe lukama