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Kinshasa : la société civile s’unit autour du Couloir Vert Kivu-Kinshasa, un modèle de développement durable et inclusif

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L’atelier national de la sociéte civile sur le Couloir Vert Kivu-Kinshasa (CVKK) lance une dynamique visant une meilleure compréhension du CVKK et des collaborations sectorielles dans les actions et les investissements qui seront mobilisés pour le CVKK.

Organisé du 7 au 9 octobre 2025 à Kinshasa, l’atelier national sur le Couloir Vert Kivu-Kinshasa (CVKK) a été initié et organisé par le Réseau Environnement et Droits Humains (R-EDH) en collaboration avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et la Fondantion Virunga. Il a connu la participation des représentants de la Présidence, du Gouvernement, des administrations sectorielles, de la société civile environnementale, des scientifiques, des communautés locales et peuples autochtones pygmées, ainsi que de partenaires techniques et financiers. Ouvert par la Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle Économie du Climat cet atelier a été organisé avec les collaborations de l’ICCN, de la Fondation Virunga, de la Nouvelle Économie du Climat (MEDD-NEC), de 11th Hour Project et de la Rainforest ainsi que des organisations telles que APEM, Rainforest Foundation UK, et CORAP.

Cet atelier visait à renforcer la compréhension, le dialogue entre les acteurs autour de la mise en œuvre du CVKK, une aire protégée à vocation de réserve communautaire créée par le décret n°25/01 du 15 janvier 2025 sur une superficie de 544 000 km². Ce projet ambitieux vise une conservation de la nature basée sur la croissance économique et la stabilité. Il vise aussi l’unité du pays et compte promouvoir une économie verte nécessaire pour renforcer le rôle que la RDC est appelée à jouer dans le monde sur le climat.

Ainsi, les participants ont échangé sur les enjeux environnementaux, économiques et sociaux liés à ce corridor écologique qui traverse 9 provinces du pays de Beni à Kisangani (Route nationale n°4) et de Kisangani à Kinshasa (Fleuve Congo). Il renferme environ 100.000 km2 des forêts primaires, 60.000 km2 des tourbières et une population importante estimée à environ 35.000.000 dans laquelle nous avons plusieurs communautés locales et peuples autochtones pygmées.

De plus, l’atelier a permis d’examiner les défis et opportunités liés à l’établissement du CVKK, aux réformes sectorielles foncières, forestières, énergétiques et agricoles, etc. afin de mieux articuler la vision du CVKK avec les politiques nationales de développement durable. Il a été une occasion pour APEM d’ insister sur le Consentement Libre Informé et Préalable (CLIP) qui devra être obtenu pour tout projet qui s’établira et la requalification du statut du couloir ainsi plaider pour une gouvernance inclusive et en consortium.

Les échanges se sont structurés autour de plusieurs panels thématiques abordant successivement :

1) Les fondements du CVKK et son importance écologique et économique ;
2) Les droits des communautés locales et peuples autochtones dans la mise en œuvre du corridor ;
3) Les opportunités de développement et de financement verts ;

4) Les modèles de conservation communautaire, notamment les Concessions Forestières des Communautés Locales (CFCL) et les aires protégées autochtones et communautaires.

Enfin, des discussions approfondies ont mis en avant la nécessité d’une gouvernance inclusive, d’une sécurisation foncière équitable et d’un appui institutionnel renforcé.
De plus, les participants ont insisté sur une feuille des routes claire de la société civile afin de suivre les activités de mise en œuvre, le statut juridique, la cohérence entre les réformes nationales et le déploiement du CVKK afin d’éviter les chevauchements et d’assurer une transparence accrue dans la gestion des ressources naturelles.

Pendant trois jours, plusieurs panels, sessions techniques, carrefours suivis des discussions en plénière ont permis aux participants de bien comprendre la vision derrière le CVKK, ce qui est déjà fait, les perspectives d’avenir et les implications sur les droits et activités actuels et à venir comme les concessions forestières des communautés locales à considérer. Une déclaration finale et des grandes lignes du plan d’action de la société civile sont sorties de cet atelier. La première contient des recommandations pour une gouvernance intégrée et inclusive du CVKK.

A l’orée de la COP 30 Climat prévue à Belém-Brasil, ces échanges ont permis aux acteurs d’avoir une vision commune sur le CVKK qui devient un enjeu majeur dans un contexte mondial où la préservation des forêts tropicales est devenue une urgence climatique. La RDC, qui abrite une part majeure du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, joue un rôle stratégique dans la lutte contre le changement climatique.

Le projet du Couloir Vert Kivu-Kinshasa vient répondre à cette urgence en offrant un modèle innovant de conservation communautaire.

Son Excellence Madame la Ministre de l’Environnement, Développement Durable et Nouvelle Économie du Climat, Marie NYANGE

Dans son mot d’ouverture, Son Excellence Madame la Ministre de l’Environnement, Développement Durable et Nouvelle Économie du Climat, Marie NYANGE a précisé que : « La réussite du CVKK dépendra de la force de notre coalition : État, société civile, communautés locales, peuples autochtones, secteur privé et partenaires internationaux. Agissons aujourd’hui pour assurer des vies meilleures pour nos populations, la pérennité de nos écosystèmes et l’intégrité climatique de la planète ».

L’atelier s’inscrit dans un contexte mondial où la préservation des forêts tropicales est devenue une urgence climatique. La RDC, qui abrite une part majeure du bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, joue un rôle stratégique dans la lutte contre les changements climatiques.

CVKK viendrait répondre à cette urgence en offrant un modèle innovant de conservation communautaire.

« Le CVKK n’est pas un simple projet environnemental ou climatique, mais pourrait être une réponse audacieuse aux défis multisectoriels que connait notre pays, à savoir le désenclavement, l’énergie propre, production et développement local, sécurité et  paix », a rappelé Me Blaise Mudodosi, Coordonnateur National de l’ONG APEM, dans son mot de circonstance.

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